Saison 2016-2017 : Bilan des actions terrain de suivi des colonies de Pétrels de Barau

Pour sauver une espèce, il faut la connaître. C’est ce travail de connaissance de l’espèce que l’équipe du LIFE+ Pétrels et ses partenaires s’attellent à mettre en œuvre à chaque saison de reproduction des Pétrels de Barau ; sur le terrain, au laboratoire et au bureau.

300 : c’est le nombre de jours de mission qui ont été réalisées par les agents terrains pour le LIFE+ Pétrels en 2016, soit 42 jours de plus qu’en 2015. Les missions sont réparties entre l’acquisition de connaissance sur le Pétrel de Barau, la prospection du Pétrel noir, la lutte contre les prédateurs introduits, le chumming…

mais que font ces agents de terrain pour la connaissance de l’espèce?

Les agents contrôlent régulièrement des terriers spécifiques sur des colonies bien connues de Pétrels de Barau. Ainsi, sur la colonie du Grand Bénare et celle du Piton des Neiges, 269 terriers ont été suivis(1) régulièrement entre novembre 2016 et mars 2017.

Grâce à ce suivi, on a estimé que 60% des couples reproducteurs ayant pondu un œuf ont réussi à élever un poussin prêt à s’envoler. Ces contrôles sur le terrain nous donnent un aperçut de la connaissance de la colonie. Cette année, seuls 58 adultes sans bague ont été trouvés sur les colonies contrôlées par nos équipes(2).

Ces opérations de suivi ont été initiées en 2004. Les équipes ont alors commencé par baguer 26 jeunes avant leur premiers envol des colonies. 3 à 6 ans plus tard ces jeunes ont été retrouvés sur ces mêmes colonies. Sur la saison 2016-2017, 80% des Pétrels de Barau contrôlés étaient déjà connus, ce qui témoigne du travail de longue haleine réalisé sur les 13 dernières années. Un bel espoir pour la survie de cette espèces !

Le comportement des Pétrels de Barau sur colonie pendant la période de reproduction a été étudié par Solenn Boucher, étudiante en Master actuellement en stage de césure. L’objectif de son stage a été de comprendre le comportement des Pétrels pendant cette période et d’en découvrir plus sur leur vie, afin d’identifier à quel moment ils sont le plus vulnérable vis à vis des chats et des rats. Pour cela, deux méthodes ont été utilisées :

– Les caméras infrarouges : des caméras ont été posées devant l’entrée des terriers. Celles-ci prennent des photos et vidéos à chaque fois qu’elles détectent des mouvements. Sur les images, on aperçoit les allées et venues des individus, l’alternance des partenaires pour couver l’œuf, la musculation des ailes chez les jeunes (vidéo ci-dessous) et… la présence de prédateurs !

– Les Tag VHF : un émetteur d’ondes radio est positionné sur l’oiseau. Une antenne enregistre les signaux envoyés par l’émetteur, permettant d’obtenir la durée de présence ou d’absence de l’oiseau, les heures d’activité nocturne, ainsi que le type d’activité (en vol ou au sol)… Et donc sa vulnérabilité

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Les analyses sont en cours .

(1) Suivre une colonie, c’est venir la contrôler à des moments clefs du cycle de vie du Pétrel : le premier contrôle a lieu peu de temps après la ponte pour connaître l’identité du mâle qui fait la première incubation (en lisant sa bague). Le deuxième contrôle intervient quinze jours plus tard, pour connaître l’identité de la femelle qui couve. La troisième mission intervient juste avant l’envol des jeunes Pétrels de Barau : ils sont alors bagués dans l’espoir de les revoir plus tard et de pouvoir déterminer différents paramètres de leur vie (âge de première reproduction, âge de premier retour sur la colonie après l’envol…).

(2) Les bagues permettent d’individualiser chaque Pétrel grâce à un code unique